25.10.2024

Les marchés modernes du Bénin : Sont-ils adaptés aux besoins de la population ? Les acteurs de l'économie informelle s'interrogent autour de l’arbre à palabre

Deux jours, deux activités déterminantes pour l'Union Nationale des Acteurs de l'Économie Informelle du Bénin (UNAEIB), soutenue par la Friedrich Ebert Stiftung (FES). Les 2 et 3 octobre 2024, les acteurs de l'économie informelle du Bénin se sont réunis au siège de la FES Bénin pour discuter de l'opérationnalisation de l'UNAEIB. Cet atelier s'est conclu par un arbre à palabre, favorisant la réflexion sur la gestion et l'animation des nouveaux marchés béninois.

Face aux défis et aux inégalités auxquels les acteurs de l'économie informelle sont confrontés, la Friedrich Ebert Stiftung accompagne l'UNAEIB dans le renforcement des dispositifs de mobilisation, de fonctionnement et d'opérationnalisation de l'association. L’objectif principal de cet atelier était de faire le suivi des engagements pris, notamment la mise à disposition des documents stratégiques.

Sous la direction de Kassim Assouma, expert de la Fondation, les feuilles de route du dernier trimestre 2024 pour les coordinations de branches d'activités et les commissions permanentes ont été finalisées. L'UNAEIB dispose désormais d’un mécanisme de mobilisation des ressources, et le document de la stratégie d'influence politique a également été validé. De plus, les participants ont renforcé leurs compétences en matière de construction d'une vision commune, avec une application spécifique pour l'UNAEIB, notamment autour du pilier du travail décent.

« Si nous voulons réussir à atteindre nos objectifs et mieux nous faire entendre, il nous faut avancer méthodiquement », a souligné Mme Saïzonou Ghislaine, responsable du programme Protection Sociale et Égalité à la Confédération Syndicale Internationale (CSI Afrique) lors de son intervention.

Pour renforcer leur résilience, les acteurs et actrices se sont engagés à mener des actions dans chaque coordination, notamment dans les domaines de l'éducation, du plaidoyer et de la communication. Ils s’efforcent également d’assurer une représentativité au sein des instances décisionnelles, afin de garantir la sécurité et de collaborer étroitement avec les acteurs publics.

L'arbre à palabre, en tant qu'activité et espace de mobilisation et de réflexion, a rassemblé plus de 80 acteurs de l'économie informelle pour discuter de la gestion et de l'animation des marchés. Les participants ont exprimé plusieurs préoccupations : « Tout ce qui est fait sans nous est contre nous. On nous avait promis de nous associer, mais cela n'a pas été le cas. Le consommateur a-t-il été impliqué ? A-t-on pris en compte son expérience ? Qu'en est-il des structures de microfinance, du pont de Godomey ou encore des enjeux liés à la circulation et à la santé autour du stade de l'Amitié dans cette zone urbaine densément peuplée ? ». Autant de questions qui restent sans réponse et qui inquiètent les acteurs de l'économie informelle quant à la gestion et à l'animation des marchés.

Avant ces discussions, un panel composé de Michel Hounkpatin (cadre à la Direction du commerce intérieur, ministère du Commerce), Clarisse Fandy Gnahoui (présidente de l'UNAEIB), Bernadette Fayihoun (présidente du marché de Cadjehoun) et Dr Assouma Kassim (expert-consultant sur les questions de l'économie informelle et du travail décent) a mis en lumière les grands enjeux et défis liés à la gestion des marchés.

Bien que les marchés modernes puissent avoir un impact significatif sur la santé et l’économie, les populations, et en particulier les acteurs de l’économie informelle, s'inquiètent de leur inclusivité et de leur viabilité. Ils auraient souhaité la présence du ministre, des députés, voire du président de la République du Bénin pour échanger sur ces questions cruciales. Ils s'organisent désormais pour un prochain arbre à palabres, avec une mobilisation plus large, une couverture médiatique renforcée et une implication accrue des acteurs publics.

La FES Bénin continue d'accompagner les différents acteurs sur les questions de gouvernance et de démocratie sociale. En créant ces espaces de collaboration, elle permet aux cadres et aux acteurs de trouver ensemble des solutions pour garantir un environnement de travail décent et une gouvernance transparente.

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